Clinique Saint-Jean l’Ermitage - SANTÉ PÔLE MELUN
Conférence annuelle EAOPD Août 2019: programme et compte-rendu détaillé
PROGRAMME DE LA CONFERENCE ANNUELLE DE
L’EUROPEAN ACADEMY OF OROFACIAL PAIN AND DYSFUNCTION
NOORDWIJK 30-31 août 2019
Communications:
– Classification des douleurs oro-faciales, mise à jour: Peter Svensson, Danemark
– Les critères diagnostiques des dysfonctions temporo-mandibulaires sont-ils un modèle pour toutes les douleurs oro-faciales ? Thomas List, Suède
– Céphalées et articulation temporo-mandibulaire : Corine Visscher, Pays-Bas
– Articulation temporo-mandibulaire (ATM) et arthrose : Per Altergren, Suède
– Douleur oro-faciale neuropathique : Diagnostic et prise en charge : Lene Baad-Hansen, Danemark
– Imagerie des ATM : Daniele Manfredini, Italie
– Bruxisme : Frank Lobbezoo, Pays-Bas
– Usure dentaire : Peter Wetselaar, Pays-bas
– Douleur oro-faciale et occlusion : Ambra Michelotti, Italie
– Evaluation par AXIS II : Justin Durham, Grande-Bretagne
– Chirurgie de l’ATM : Jan de Lange, Pays-Bas
Posters :
– Symptômes cliniques muscles/maxillaires chez les bruxomanes nocturnes, Pays-Bas
– Relations entre bruxisme nocturne et apnée du sommeil, Pologne
– Prévalence des douleurs masticatoires et temporo-mandibulaires chez les patients avec maladie de Lyme, Italie
– Nouvelle approche biofeedback pour le contrôle des myalgies temporales par utilisation d’une gouttière occlusale postérieure, Brésil
– Développement evidence-based d’une Appli pour l’évaluation du grincement des dents et pour le monitoring du bruxisme nocturne, Brésil
– Evaluation des déplacements du disque chez 224 patients avec désordre temporo-mandibulaire, Italie
– Réseaux neuronaux BAYESIEN et intelligence artificielle pour l’étude des désordres temporo-mandibulaires, France
– L’électromyographie de surface comme outil diagnostique pour les patients atteints de dystonie oro-mandibulaire, Corée

COMPTE RENDU DU CONGRES :
CONFERENCE ANNUELLE DE L’EUROPEAN ACADEMY OF OROFACIAL PAIN AND DYSFUNCTION (Académie Européenne des douleurs et dysfonctions oro-faciales
NOORDWIJK, Pays-Bas, 30-31 août 2019
Deux jours de conférence avec, pour une fois, suffisamment de temps accordé aux orateurs (1h chacun).
Un panel international qui aurait pu garantir des vues différentes et innovantes.
Malheureusement, on reste sur sa faim. Les concepts approchant les dysfonctions des articulations temporo-mandibulaires restent les mêmes, articulation-centrés, c’est-à-dire que tout tourne autour de celles-ci.
Pour ce qui est des douleurs oro-faciales, peu d’information nouvelle. Pas de référence à la biologie moléculaire, à la génétique ou aux cellules souches.
Les dysfonctions :
On continue d’observer la micro-sémiologie de l’occlusion dentaire. Les dispositifs comme les gouttières reviennent mais modernisés par l’aide d’appli sur smartphone. Ceci élimine l’intervention de l’humain et les solutions rééducatives.
On reste centré sur l’articulation temporo-mandibulaire en utilisant l’intelligence artificielle et les big data pour espérer trouver un algorithme qui nous donnera le diagnostic et la recette pour un traitement.
Pas de référence sur la biologie moléculaire et génétiques des muscles qui semblent être un point d’avancée significatif depuis quelques années en France et en Angleterre (Dr. Ferri à Lille)
La conférence sur la chirurgie de l’ATM a permis, elle, une mise au point : elle est d’indication très rare et doit être confiée à des équipes chevronnées. Aveu de l’orateur : » aucune innovation technique depuis presque un siècle sauf peut-être un jour une chirurgie robotisée… »
AUCUNE référence à la déglutition dysfonctionnelle et au système lingual, pharyngé hyoidien.
AUCUNE référence à la rééducation quelle que soit la méthode. SI… peut-être classée à la fin des présentations au même titre que les anti-inflammatoires et les antalgiques.
Alors que dans notre approche l’articulation temporo-mandibulaire n’est qu’un capteur d’anomalies du système global, on reste sur sa faim.
Les douleurs oro-faciales :
On joue avec les classifications qui tournent autour de la symptomatologie: une symptomatologie héritée des classifications pour les douleurs générales et peu adaptées à la région oro-faciale.
Pas de référence, là encore, à la déglutition, aux dysfonctions musculaires et même (très peu) aux anomalies squelettiques.
Peu de travail sur les médiateurs chimiques et les cytokines impliquées avec l’expression de nouveaux gènes de la douleur.
La thérapeutique reste médicamenteusement lourde et terriblement classique.
Malgré les publications récentes sur les cellules souches, personne ne connaissait ces références alors que notre service à la Clinique Saint Jean les connaît déjà et va initier prochainement une étude clinique sur ce sujet.
Au total, il ne s’agit pas d’un congrès pour rien (station balnéaire de la mer du Nord agréable) mais une confirmation que, grâce aux travaux du CERROF et de nos équipes pluridisciplinaires de kinés, dentistes, orthodontistes, ORL et chirurgiens, nous nous avons cinq années d’avance sur certaines équipes universitaires.
C’est encore un encouragement à poursuivre nos efforts et nos travaux, mais aussi et surtout une incitation à les faire connaître et les diffuser.